Tu l'as vu?, 2010

01 Septembre - 30 Novembre 2010

Ilanit Illouz

Résidente de l'atelier de recherche et de postproduction de septembre à novembre 2010

Ilanit Illouz est née en 1978. Elle vit et travaille à Paris.

Après avoir longtemps utilisé la mise en scène, Ilanit Illouz fait confiance à son appréhension de l’instant. Que se soit par la photographie ou la vidéo, elle provoque, dans une temporalité lente, des situations propices à l’enregistrement de micro évènements, dont la banalité se trouve transfigurée en fiction par le simple protocole de prise de vue. Ainsi, elle prend place avec son appareil (le plus souvent posé comme un objet) et attend ce qui va advenir dans le cadre qu’elle s’est fixé. Le montage est quasiment produit par le réel. Le parti pris du cadrage fragmente les corps et les espaces, et déplace cette démarche quasi documentaire vers l’émergence d’une fiction possible.

Dans une attitude hyper concentrée, elle capte par exemple l’activité de personnages complètement absorbés par ce qu’ils font ; la chorégraphie des corps, l’épaisseur de la durée… Et, dans le même temps, elle enregistre la trace de son travail en acte comme dans Formes Brèves, une vidéo dans laquelle elle filme des artistes en pleine recherche : «Travailler autour du processus de création : celui de l’artiste rencontré et le mien, deux auteurs au travail, deux pièces en devenir liées l’une à l’autre : une construction en miroir ».

 

Au CPIF, elle met la dernière touche à un projet qui prend la forme d’une enquête déambulatoire dans un univers à la fois familier et fantastique, celui du bois de Vincennes la nuit. Dans ses images à l’infrarouge, qui évoquent celles de la vidéosurveillance, elle cherche aussi une véritable dimension picturale, propre au médium utilisé : « grain » du numérique et de l’encre sur papier. 

C’est ce travail en cours qu’elle a présenté à l’occasion de la rencontre au CPIF, recontextualisé dans l’ensemble de sa démarche. Vincent Thomasset, avec qui l’artiste collabore, a lu le texte qu’il a écrit pour cette œuvre à deux voix. 

 

 

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