Cartophote - Antoine Bertron

Stage / Workshop - Hors les murs

23 Juin - 16 Juillet 2025

Cartophote - Antoine Bertron

En Seine-et-Marne

Cartophote est un projet photographique itinérant à vélo mené par l’artiste Antoine Bertron et le Centre Photographique d’Île-de-France (CPIF). Il est réalisé dans le cadre de l’Été Culturel 2025 avec le soutien de la Direction régionale des affaires culturelles d’Île-de-France – Ministère de la Culture, en collaboration avec Les Passerelles, Scène de Paris – Vallée de la Marne. 

(Voir le planning dans le panorama)

 

Cartophote

Avec Cartophote, Antoine Bertron valorise la carte postale, moyen de communication devenu désuet avec la massification des outils numériques. Il interroge ainsi la photographie comme objet d’échanges, créateur de lien social, et invite à retrouver une forme de lenteur et d’attention dans la relation à ses proches, mais aussi à l’image. 

Du 23 juin au 16 juillet, il parcourt la Seine-et-Marne à vélo, en installant une caméra-laboratoire dans l’espace public sur les dix-huit arrêts de son itinéraire. Il réalise gratuitement le portrait des habitant·es, et produit deux tirages : un qu’ils pourront conserver, et un à envoyer à un·e proche par la Poste, accompagné s’ils le souhaitent d’une lettre. En proposant d’envoyer une image de soi accompagné d’une lettre manuscrite, l’artiste permet la production d’œuvres collaboratives. Les photographies sont accompagnées de messages d’amour, de témoignages sur les vacances en cours ou d’écrits autour de l’instant photographique.

En rédigeant ces lettres, les personnes prennent ainsi part au processus créatif. Numérisées avant d’être envoyées, elles sont ensuite reproduites pour être présentées par l’artiste aux côtés des photographies. Les diptyques portraits / lettres sont ensuite exposés lors du voyage, sur un module déployé à partir du vélo. Au-delà de la photographie, l’installation dans l’espace public invite à l’échange et la discussion, créant des moments de convivialité.

 

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La caméra-laboratoire

Vieille de plus d’un siècle, une caméra-laboratoire est un dispositif atypique qui permet de produire en extérieur un tirage argentique en une quinzaine de minutes. Les caméras-laboratoire sont donc en quelque sorte l’ancêtre du Polaroid. On les appelle généralement Afghan Box, Street Box Camera ou encore Camera Minutera.

Au 19ème siècle, les photographes ambulant·es qui utilisaient ce type d’appareil ont très largement diffusé la photographie dans les villages et campagnes. Allant de villages en villages, iels proposaient des portraits à des prix défiants la concurrence de leurs collègues sédentaires.

Depuis quelques années, ce dispositif est de retour en France : plusieurs photographes passionné·es emploient des cameras-laboratoire dans les rues. Au-delà de la photographie donnée, c’est avant tout un moment d’échange avec les personnes rencontrées, entre autre autour d’un dispositif atypique.

Antoine Bertron utilise la camera-laboratoire depuis 2020 après avoir effectué un stage auprès d’un artisan d’art fabricant celles-ci, Sébastien Bergeron. Il a ensuite construit deux cameras-laboratoire, essentiellement à partir de matériaux de récupérations. Adaptées à ses besoins, elles lui permettent de voyager facilement.

 

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Antoine Bertron est un jeune photographe français. Après avoir obtenu un BTS en photographie et suivi une formation à l’ENS Louis Lumière, il oriente aujourd’hui sa pratique vers une approche documentaire, centrée sur l’échange et la rencontre. 

Il développe des projets photographiques explorant les notions d’auto-construction, de lenteur et d’interaction sociale. Il fabrique lui-même des appareils analogiques à partir de matériaux de récupération et d’objets détournés. Il s’intéresse particulièrement à la caméra-laboratoire, un dispositif combinant prise de vue et développement argentique noir et blanc. S’inscrivant dans la tradition des photographes ambulants, Antoine Bertron souhaite perpétuer l’héritage de ces artisan·es de la caméra-laboratoire. Itinérant, il propose de réaliser des portraits des passant·es et acteur·rices de l’espace public contre rétribution. Le portrait devient à la fois le témoin et le vecteur de la rencontre entre le photographe et le ou la modèle. Il explore ainsi des alternatives à la consommation habituelle des images, en s’intéressant à d’autres modèles économiques tels que le troc, et à de nouvelles matérialités et modalités de diffusion.

Son travail s’intéresse également aux interactions entre l’humain et le non-humain dans la transformation de notre environnement. Il documente notamment les mutations et les évolutions des formes architecturales qui structurent les espaces. Sensible aux dispositifs de monstration, il combine plusieurs techniques (photographie, 3D, son) et matériaux pour créer des installations hybrides

 

Crédit visuel : © Cloé Harent

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