Pour sa résidence internationale 2024, menée en partenariat avec l'Insitut français de Tunisie, le Centre photographique d'Île-de-France accueille l'artiste tunisien Belhassen Handous qui poursuit un travail de recherche sur la Tunisie des années 1930, à partir d'images d'archives et d'une réflexion sur l'urbanisme colonial.
"Belhassen Handous est photographe. Il travaille à partir de photographies et de vidéos vernaculaires qu’il chine, en Tunisie et en France. Ces objets, témoins hasardeux de la colonisation, racontent comment cette histoire marque les imaginaires et la vie quotidienne. À partir d’une carte postale, d’un film de vacances ou encore d’archives militaires, l’artiste s’évertue à tisser des liens sensibles entre l’européanisation du Maghreb et la normalisation des territoires. Le jardin du Belvédère à Tunis, pensé comme un parc parisien, devient le point de départ d’un récit qui raconte le déplacement des végétaux, la transformation des paysages et par conséquent la violence de la standardisation des modes de vie à l’occidentale."
Camille Martin
Belhassen Handous est un artiste indépendant et multidisciplinaire qui utilise la photographie, le film documentaire, la vidéo, le son, les archives et l'installation multimédia. Son travail s'intéresse aux dualités suivantes : à la mémoire/territoire, temps/espace et l'histoire/contre-histoire. Partant souvent d'éléments ayant un ancrage dans l’inconscient collectif local et touchant au contexte politique tunisien, il crée des installations pour mettre en lumière des narrations différentes de ce qui reste dans la mémoire collective, tels que l’histoire du quartier d’El Bratel ou la période de l’ouverture économique de Bourguiba (70-87).
Visuel : Belhassen Handous, D'abord Ici, 2024