Expositions
27 Avril - 21 Juillet 2024
Du 25 janvier au 3 mai 2025
Vernissage le 24 janvier à 15h
Commissariat de Francesco Biasi et Nathalie Giraudeau
L’exposition collective Transparences liquides interroge les conditions actuelles de notre perception visuelle : la durée, l’espace, l’attention, ainsi que l’inépuisable diversité des filtres – culturels, sensoriels ou technologiques – qui la modulent. Sensibles à l’agentivité des visiteur·euses, les démarches présentées ravivent la réflexion autour de ces enjeux, en déplaçant subtilement les modalités du voir. En explorant les régimes contemporains de production et de diffusion des images, elles mettent en lumière la manière dont celles-ci configurent notre regard autant que nos structures de pensée.
Transparences liquides réunit des images fixes et en mouvement qui se dévoilent graduellement, posant la question du temps nécessaire au regard. Riches en détails et en nuances, parfois épurées et néanmoins énigmatiques, les œuvres présentées posent chacune, à leur manière, les conditions d’une expérience perceptive susceptible de nous rendre davantage conscient·es de l’acte même d’observer. Dans cette perspective, elles problématisent notre (in)attention face aux flux médiatiques contemporains ¹.
Entendue comme un geste incarné, ancré dans un espace-temps précis, la vision se trouve au cœur de l’ensemble des démarches présentées, qui abordent cependant des thèmes multiples. Ainsi, Laure Tiberghien explore l’apparition d’un motif selon un protocole qui accorde une importance centrale au mouvement du corps et aux gestes réalisés en laboratoire photographique, dans une négociation constante avec la chimie, la lumière et le temps. Anne Camille-Allueva propose des œuvres qui mettent l’accent sur la perception comme action d’un corps en déplacement, à la recherche d’un point de vue : l’image advient alors moins comme un signe définitivement fixé que comme un phénomène situé et transitoire.
Matan Mittwoch convoque pour sa part les dispositifs optiques de notre époque, et notamment l’écran, afin d’en révéler l’ambiguité fondamentale entre éclairage et aveuglement, clarté et opacité. Enfin, Emmanuel Van der Auwera interroge la circulation et la manipulation de l’information en déconstruisant les supports de diffusion des images, mettant en lumière leur caractère potentiellement trompeur.
Politiques, formelles ou conceptuelles, les démarches se rejoignent dans les questions que l’écran suscite, à la fois en tant qu’objet matériel et espace de pensée. Il est tour à tour envisagé comme un outil familier du quotidien – tablette, ordinateur ou téléviseur – ; comme une surface qui retient, diffracte ou laisse filtrer la lumière, à la manière d’un voile ou d’une plaque de verre ; ou encore comme un paradigme critique mettant en lumière la complexité – et la nature feuilletée – de notre rapport au réel, jamais totalement transparent ni figé, mais mouvant, fluide, en constante reformulation.
Si les liens entre questionnements phénoménologiques – autour d’une relation sensible au monde – et création artistique se sont particulièrement affirmés à partir des années 1960, notamment sur la scène étasunienne, ils perdurent aujourd’hui et se renouvellent ². Témoignant de l’actualité de ces recherches, les démarches rassemblées prennent en compte les spécificités de la production photographique contemporaine et, plus largement, des modalités actuelles de production et diffusion des images techniques – photographie, vidéo, images générées par ordinateur … –, qui conditionnent notre regard autant que notre pensée.
¹ L’inattention peut être envisagée comme un geste – volontaire ou inconscient – de protection, voire de résistance, ainsi que le suggèrent par exemple F. Berardi, J. Crary ou S. Frosh.
² Les liens entre le développement de l’installation et la réflexion phénoménologique de M. Merleau-Ponty ont, par exemple, été documentés à propos de R. Morris, B. Nauman et, indirectement, A. Kaprow. Ces questionnements sont aujourd’hui prolongés par des artites de référence, comme notamment Olafur Eliasson ou Liz Deschenes.
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Anne-Camille Allueva est née en 1984, elle vit et travaille à Paris.
Elle est représentée par la galerie Bigaignon (Paris).
https://www.annecamilleallueva.com/
Matan Mittwoch est né en 1982, il vit et travaille entre Tel Aviv et Paris.
Il est représenté par la galerie Dvir (Tel Aviv, Bruxelles et Paris).
https://dvirgallery.com/artists/52-matan-mittwoch/
Laure Tiberghien est née en 1992, elle vit et travaille à Paris.
https://lauretiberghien.com
Emmanuel Van der Auwera est né en 1982, il vit et travaille à Bruxelles.
Il est représenté par la galerie Harlan Levey Projects (Bruxelles).
https://hl-projects.com/artists/29-emmanuel-van-der-auwera/
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Informations pratiques :
• Vernissage le samedi 24 janvier à 15h
Navette gratuite, sur réservation, au départ de Paris, place de la Bastille, à 14h15
Retour estimé vers 18h15/18h30 sur Paris.
Réservation navette au 01 70 05 49 80 / contact@cpif.net
• Rencontre dialoguée avec les artistes - samedi 11 avri à 15h
Navette gratuite depuis Paris sur réservation.
Retour estimé vers 18h15/18h30 sur Paris.
Réservation navette au 01 70 05 49 80 / contact@cpif.net
• Sam'di en famille
Dates à venir
Des jeux et activités pour petit·es et grand·es afin de découvrir l'exposition autrement !
À partir de 5 ans, gratuit, sur inscription : accueilinformation@cpif.net / 01 64 43 53 90
· En un clin d'œil
Date à venir
Pendant les vacances scolaires, les enfants s’initient à la création photographique en compagnie d’un·e médiateur·rice du CPIF autour d’une thématique soulevée par l’exposition présentée.
7 euros sur inscription, goûter offert
accueilinformation@cpif.net / 01 70 05 79 80
Visuel : Emmanuel Van der Auwera, Memento 59 (Capitol Black), 2025, tirage sur plaques offset ayant servi à l’impression de journaux, 132 × 288 x 3 cm, courtesy de l’artiste et de la galerie Harlan Levey Projects (Bruxelles)