Dreamworks #HT_5227_PA, 2007

01 Janvier - 31 Mars 2006

Vincent Debanne

Résident de l'atelier de postproduction de janvier à mars 2006

Texte de présentation de Station :

Station associe l'idée du paysage de banlieue comme « devenir du monde »¹ à l'idée de « paysage du monde » (Weltlandschaft) des peintures de la Renaissance : espace allégorique et réinventé, placé ici sous les signes de l'activité, de l'impermanence, de l'accumulation, de la précarité. Ces paysages « hésitants », irréels et visionnaires, et les figures qui y sont rattachées, en quête de sens, produisent le doute, suscitent des interrogations, à la manière de la peinture métaphysique et anachronique de Giorgio de Chirico.
Souvent photographiées de trois-quarts, les personnes paraissent être dans une attitude de prière, regards portés vers l'extérieur, vers l'infini. Cette attitude est à rapprocher de la position de l'orant, codifiée dans l'art médiéval et qui a perdurée pendant la Renaissance.
Les postures de ces voyageurs, souvent de retour du travail, à l'arrêt, un court instant, sur les quais de la « Station », évoquent un destin collectif et l'hypothèse d'une prise de conscience, d'un projet, d'une aventure commune. Des visages qui scrutent à nouveau l'avenir... un possible retour de l'évènement qui, joué en hors champs dans ces images, reste indéterminé : catastrophe, révélation ou avènement ?
La série Station a pour objet d'inventer les tableaux d'« une histoire contemporaine ».

¹ Selon l'écrivain J.G Ballard.

Vincent Debanne né en 1972, vit et travaille à Paris.
Représenté par la Galerie Hors-Sol, Paris

Il étudie de 1993 à 1995 dans le département de cinéma et d'audiovisuel à l'université Lumière Lyon 2 puis sort diplômé en 1999 de L'école Nationale de la Photographie d'Arles. Il se consacre entièrement à son activité photographique en 2002. Il participe aux Missions jeunes artistes du Forum de l'Image à Toulouse, et obtient le prix du festival Voies Off en Arles en 2004. Il élabore pendant cette période l'ensemble photographique Strategic places qui s'articule autour des lieux symptomatiques d'une société obsédée par la circulation accélérée des personnes et des biens : le centre d'affaires et le centre commercial. Le temps du trajet est utilisé pour investir « le champ d'une réalité fictionnelle ». L'esplanade ou le parking sont alors le théâtre d'étranges rites et défilés. Cet ensemble est présenté en 2005 pendant les Rencontres Photographiques de Niort et au festival Stimultania à Strasbourg. Sa dernière série Station s'inscrit par sa genèse dans la continuité des précédentes. Mais alors que dans ses travaux antérieurs, l'humain était tenu à distance, souvent accaparé par les mouvements de groupe, il s'agit dans cette nouvelle série de se rapprocher de la figure, rendre ses émotions perceptibles. Ces portraits lui permettent d'envisager « les attentes » de notre époque et d'inventer ainsi une histoire contemporaine. Vincent Debanne est représenté par la Galerie Hors-Sol où il expose en 2006 La majorité silencieuse.
 

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