Expositions
18 Janvier - 12 Avril 2009
L'exposition personnelle de Cécile Hartmann au Centre Photographique d'Ile-de-France prend la forme d'un itinéraire terrestre qui reflète les préoccupations sensibles de l'artiste pour les formes de vie à "l'ère hypermoderne".
Prises récemment dans les zones en mutation de Dubaï, entre urbanité totalisante et espaces désertiques, les dernières images de Cécile Hartmann semblent mues par un double sentiment d'urgence. Celui de travailler au coeur des rapports de force contemporains et dans le même temps de cristalliser dans la représentation de ces rapports, le surgissement d'une forme de beauté en arrêt.
Un ensemble de photographies inédites intitulées Deserter, Walker, Tower, Land -représentent d'un côté des figures solitaires au plus près de la terre qui les porte, aux prises avec des états matériels de dissolution ou de fusion, de l'autre des surfaces liquides ou arides ouvertes vers des fonds infinis et crépusculaires, des formes minérales et architecturales saisies dans un temps incertain, entre évolution et involution, archaïsme et virtualité.
En correspondance aux photographies, une série de peintures en tondos, Planet, couvre un wall painting de sa constellation monochrome, démultipliant un point de vue cosmique sur une terre lointaine dont les surfaces accidentées et les cratères poudreux font écho au grain pictural des tirages pigmentaires.
Ces rapports d'un lieu vers un autre, d'un temps vers un autre, d'une texture visuelle vers une autre, jouent dans l'exposition comme un vaste réseau d'influences aux représentations paradoxales. Il en résulte une mise à distance troublante, une sensation persistante de force et de vulnérabilité. Ces «images-mirages» nous invitent à demeurer avec elles, au seuil de notre inquiétude, parce qu'elles préfigurent un devenir où les formes mêmes du pire semblent posséder une force de jaillissement et de régénération.
Cécile Hartmann a notamment exposé en 2008 au CCC de Tours où son exposition "Microclimat" questionnait les rapports de zones économiques et volcaniques. Son travail photographique sera présenté en 2009 à la Biennale de Thessalonique dans le cadre de l'exposition Face to Faces et à la Biennale de Bogota dans le cadre de l'exposition Paysages de la conscience.
L'exposition Mirages à demeure bénéficie du soutien de la revue Mouvement et de l'atelier Fotodart, Paris Fotodart.com